L’hypnose et le deuil

La première chose que je souhaite préciser et qui pourrait peut-être paraître évident à certaine personne, est que l’hypnose n’efface en aucun cas le souvenir que l’on a de la personne. C’est pourtant une crainte qui revient souvent, juste avant une séance d’hypnose traitant un deuil.

L’hypnose va permettre de penser de façon « positive » à la personne disparue.

Si vous disparaissiez un jour de la surface du globe, souhaiteriez-vous que l’on soit triste en permanence en pensant à vous ?

Il peut y avoir différents types de deuil.

Le deuil d’un proche (famille, amis, entourage), le deuil d’un travail que l’on a perdu, le deuil d’un IVG, une FIV, une fausse couche, le deuil d’un animal, le deuil d’une personne perverse ou néfaste à laquelle on reste bizarrement attachée, le deuil d’une relation, l’impossibilité d’avoir un enfant, la perte d’un enfant ou d’un nouveau né.

Les étapes classiques du deuil sont bien évidemment à traverser de façon « naturelle » par la personne endeuillée. On ne traitera pas de suite un deuil trop récent en hypnose.

Rappelons les différentes phases d’un deuil : le choc, le déni, la colère/ le marchandage, la tristesse/ la douleur, la résignation, l’acceptation puis la reconstruction.

Les deuils, comme pour les traumatismes, sont rarement sollicités de façon directe par les personnes consultant un hypnothérapeute. En effet, elles n’en voient pas toujours la nécessité et se pensent plus fortes que l’évènement en question.

Mais, le traitement de celui-ci est une étape nécessaire qui vient libérer le Sujet d’une tristesse trop longtemps portée… Comme s’il y avait une sorte de pacte inconscient avec la personne décédée « Tu seras triste toute ta vie après mon départ».

Les deuils sont eux aussi détectés dans une anamnèse et proposés en traitement par la suite dans un plan d’action.

Les séances d’hypnose traitant le deuil permettent une libération du sujet qui repart « en paix » avec lui-même.

En occident, nous avons tendance à être endeuillés pendant très longtemps, comme si la vie ne pouvait pas continuer après la mort d’un proche. C’est toujours un sujet délicat à aborder, mais il est nécessaire pour tout un chacun de continuer à vivre le plus agréablement possible sur cette terre. Et nous honorons davantage la mémoire des personnes disparues en étant heureux, plus qu’en étant malheureux.

L’hypnose permet un nouveau regard sur ces deuils.

Elle emmène les individus vers un mieux-être, une acceptation de ce qui est, puis une reconstruction.

Il n’y a pas de mal à être heureux et ce, même après la perte d’un proche. C’est une étape qui fait partie intégrante d’une vie, la mort en est sa continuité. Elle n’en demeure pas moins douloureuse et difficile.

On apprend simplement à accepter et à vivre avec le deuil. Ou du moins, sans, celui ou celle qui est parti.

On peut aussi dire que l’on a fait son deuil quand on arrive à se remémorer essentiellement les bons moments avec la personne.

Alors, « les disparus » continuent de vivre dans notre esprit quoi qu’il en soit. Nous leur rendons ainsi hommage, nous sommes alors, les garants de leur mémoire.

Emma Doré, proche Toulouse